Les années 90 marquent les débuts de Julian Adiyeri Omalla sur le marché de l’emploi. Alors qu’elle travaillait dans les entreprises de ses frères, elle a nourri la brillante ambition de se mettre à son compte, avec pour défi de montrer aux hommes que la femme de sa personne pouvait aussi entreprendre.
Elle a pu réaliser des économies afin de se lancer. Au bout donc de quelques années de labeur et d’expérience, elle était sur le point de démarrer sa propre activité commerciale. Un début challengeant qui n’a pas dissuadé l’aspirante Entrepreneure, a été de voir son partenaire d’Affaires s’en fuir avec le minime capital amassé, à lui confié, pour s’équiper du nécessaire pour le démarrage.
‘’ Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans un même panier’’, admit résolument Madame Omalla qui a dû conjuguer d’autres efforts et stratégies pour poursuivre son rêve d’entreprendre et devenir autonome.
Pour la ‘’ femme ‘’ qui voulait faire ses preuves, tout est parti d’une remarque faite, que les jus de fruits vendus dans des magasins étaient pour la plupart, importés. Et elle s’est dit qu’elle pouvait produire pareillement et mieux, en utilisant les fruits frais locaux tout en créant en même temps des emplois qui rendront autonomes, ses compatriotes féminins. Et de fil en aiguille, un projet a pris corps et il fallait le mettre sur les rails.
L’idée était alors pour elle d’ouvrir dès le départ, une usine de production à grande échelle de jus de fruits frais, l’occasion pour elle aussi de valoriser sa formation en Technique Alimentaire et tout le procédé de transformation des fruits locaux qu’elle a appris aux côtés de sa mère. Mais une source indique qu’elle a finalement fondé en 1996, son Entreprise dénommée Delight Uganda Limited, où tout a démarré pour l’entrepreneure, avec pour seuls apports immédiats : sa détermination, un budget basique de 100$, une bouilloire, et une brouette pour transporter son produit-boisson pour la promotion et la vente.
Timidement, lentement, mais sûrement, l’entreprise qui a son siège à Kampala, a évolué, non sans défis et apprentissages. Aujourd’hui, elle compte plus de 4000 employées et 6000 Jeunes, tous du terroir, et sous la gouverne de sa PDG, les consommateurs du marché local ougandais se délectent bien de la boisson de Delight Uganda Limited, qui porte donc la marque de ‘’ Cheers’’.
Au-delà du pays, le produit est également consommé au Rwanda, en RDC, en Tanzanie, au Burundi, au Kenya. L’entreprise opère sur la base du modèle-Adiyeri, mis sur pied par la fondatrice elle-même, qui consiste à faire passer ‘’ la communauté de l’agriculture de subsistance à l’agriculture industrielle ‘’.
‘’ Vendre avant de produire ! ‘’
Selon la Femme d’Affaires, le dit-modèle permet aux agriculteurs de vendre avant de produire, car fonctionnant sur contrat et sachant d’avance à qui ils vont livrer leurs post-récoltes ; un moyen efficace d’apporter une valeur ajoutée aux produits locaux tout en minimisant les pertes.
La Transformatrice des fruits a pu, avec son équipe, se diversifier et se lancer vers d’autres secteurs d’activités comme l’aviculture, la production de maïs, la boulangerie.
Les financements dont elle avait besoin et auxquels elle n’avait pas accès au début, faute de garanties, lui ont été octroyés, soit un prêt de 4 millions de $$ pour la construction de son usine au Nord du pays, puis 6 millions de $ pour se procurer les équipements nécessaires, remboursables à 50 % par l’entreprise après dix ans.
Dans un partenariat avec le Gouvernement local, Delight Uganda Farm a été établie dans le district de Nwoya, au Nord du pays afin d’y cultiver les mangues, les goyaves, les citrons et d’autres fruits. Delight Farm Institute est l’autre branche de l’entreprise d’une capacité de 400 places, qui offre à la communauté, des formations axées sur l’agriculture, mais qui crée aussi des emplois pour les jeunes et la gent féminine active.
Madame Omalla s’est en outre engagée à travers des Mouvements par elle fondés, pour l’autonomisation des femmes de son pays, ce qui lui a valu plusieurs distinctions honorifiques.
L’Entrepreneure de renom
De fait, celle qui se fait aussi appeler affectueusement ‘’ Mama Cheers ‘’ a été décorée entre autres, Femme Entrepreneure de l’année 2014. En 2018, elle a été célébrée Commonwealth Entrepreneur de l’année. La multi-récipiendaire a également remporté en 2020, le Prix Spécial de la 7ème édition du UNCTAD’s Empretec Women in Business Awards , un organisme qui honore les grands accomplissements de Femmes Entrepreneures ayant suivi leurs programmes de formations à eux. Par ailleurs, l’Afropreneure ougandaise qui compte plusieurs cordes à son arc, a également reçu une bourse pour participer à un programme de formation des cadres par l’International Institute for Management Development de Lausanne en Suisse.
‘’ Mama Cheers’’, La PDG au fil du temps
Actuellement dans la proche soixantaine, partie d’un minimum mais déterminée et téméraire, Julian Adiyeri Omalla est vue comme cette femme d’action et d’impact qui pèse sur la balance sociale et économique locale par ses œuvres, c’est une game-changer qui a su marquer de son empreinte le milieu entrepreneurial féminin dans son pays, en Afrique et au-delà. Son parcours marquant, ou plutôt inspirant a-t-il insufflé quelque chose en vous ?
Quelle est votre approche de l’entrepreneuriat en lisant cette déclaration de Mama Cheers : ‘’ Je suis ravie quand j’emploie des gens et quand je les vois travailler et éduquer leurs enfants. Je les encourage à se développer, à épargner de l’argent, à acheter des terrains et se construire des maisons.’’ ?