(Matambú Magazine-Agro)- En terre tunisienne, la production oléicole qui a son pesant dans la filière agricole locale et dans l’économie du pays, s’annonce en baisse de manière significative, avec un impact sur le marché.
En Tunisie, la production d’huile d‘olive devrait s’établir à seulement 200 000 tonnes en 2022/2023, apprend-on de l’Office National de l’Huile (ONH). Le volume annoncé sera inférieur de 20% en productivité, découlant de 240 000 tonnes enregistrées durant l’exercice précédent. On y note également une baisse de 22% par rapport à la production moyenne quinquennale estimée à 257 000 tonnes entre 2016 et 2021.
Ces prévisions qui voient la filière oléicole en baisse de productivité, en comparaison aux rendements des campagnes précédentes, sont établies sur la base de certains facteurs reliés aux conditions climatiques inhabituelles qu’a connus le pays ces dernières années : faibles précipitations, vagues de chaleur, sécheresse du sol, entre autres.
Au-delà des frontières du pays du jasmin, la baisse de productivité en huile d’olive touchera aussi d’autres pays producteurs dans la zone méditerranéenne, confie le PDG de l’ONH, Hamed Daly à un média de la place. Selon lui, l’Espagne par exemple, verra un rendement déficitaire de 30 % sur son summum du million et demi de tonnes produites en 2021.
Par ailleurs, d’après le Patron de l’Office, la production mondiale de l’huile préférée des méditerranéens va chuter allant de 3,2 millions de tonnes à 2,7 millions. Ce qui pourrait occasionner une montée de prix sur le marché international.
Un état de faits qui agit directement sur les enjeux qui régissent l’offre et la demande autour du produit. Et le pouls du marché ?
Selon M. Daly cité par le média-source, il reste tout de même difficile de spéculer sur les tendances du marché tant sur le plan national qu’international, considérant la situation et sachant que 80% du produit est destiné au marché extérieur. Le Numéro 1 de l’ONH dans une approche optimiste, fait savoir que le recul productif annoncé, avec des prix appelés à grimper, pourrait augmenter la recette tunisienne des exportations de l’huile d’olive.
Un bilan provisoire rendu par l’observatoire national de l’agriculture (ONAGRI) fait état de 184 000 tonnes d’huile d’olive expédiées par la Tunisie dans la période 2021/2022 (fin aout), pour une valeur de 1,9 milliard de dinars (592 millions de $).
Selon une autre source(2020), en Tunisie, la culture de l’olivier remonte au XIX ème siècle, occupant une superficie d’environ 1,7 millions d’hectares (avec plus de 65 millions de plants), et représentant 1/3 des terres agricoles dans le pays. Le secteur emploierait aussi près de 60 % d’agriculteurs hommes et femmes, tous du terroir.
Et du coup, si plus de la moitié des agriculteurs cultivent les oliviers, et que la récolte est exportée (généralement) à 80% au moins, la situation du secteur agricole du pays suscite des questionnements quant à son plan d’action sur sa sécurité alimentaire d’une part, et sa souveraineté alimentaire, d’autre part. Son blé, son orge et ses autres cultures qui constituent son alimentation de base depuis l’antan, qu’en est-il ?