Le manioc, un aliment phare dans les ménages africains, mais un marché prometteur en revenus d’ici 2026-2030. Histoire et usages et perspectives.
C’est au cours du 16e siècle que les peuples d’Afrique auraient accueilli le manioc sur leur terre, venant des Amériques. Et depuis lors, le tubercule y est cultivé et consommé, autant ses racines que ses feuilles, sous divers dérivés selon les habitudes culturelles de chaque région. Dans une liste non-exhaustive des principaux mets à base de manioc chez les Africains, on cite :
- l’attiéké ivoirien,
- Le fufu (foufou) frais ou à partir de la farine dérivée
- Les miondo et les bébobolos (‘’batons de manioc’’) du Cameroun
- Les Matambóa, une réplique à la rareté du blé ?
- l’ékok’á makwamba(‘’ tenue militaire ‘’), et l’ékokè chez les Sáwá du Cameroun,
- le très apprécié riz-au-poisson-et-légumes sénégalais,
- le saka saka des Congolais,
- le chikwangwé, le placali, le pkwem, le tapioca ou le gari.
Les propriétés nutritionnelles du manioc
Les racines : à la peau marron et rugueuse, la chair blanche ‘’ farinable’’ qui jaunit légèrement à la cuisson, les racines de manioc sont pauvres en matières grasses mais sources de magnésium, de fer, de vitamine A et C. Réputé riche en glucides et sans gluten, et du fait de sa teneur importante en amidon, le manioc cuit consommé, donne la sensation d’être bien rassasié à la fin d’un repas.
Selon certaines sources, la présence de l’amidon dans le tubercule aide en outre, à réguler d’éventuels troubles de diarrhées ou des irritations du côlon. Les fibres contenues dans le tubercule aident à éviter les constipations et jouent un rôle considérable dans le transit intestinal.
Deux variétés de manioc sont à distinguer : l’’amer ‘’, et le ‘’ doux ‘’. Le premier dit toxique car pouvant comporter du cyanure, une substance nocive pour la santé. La variété ‘’ douce ‘’, elle, doit être bien cuite par ébullition avant consommation.
Quant aux feuilles de manioc …
Les feuilles de manioc faisant également partie de la gastronomie africaine, sont une source de protéines et, dotées de fibres aux propriétés nutritives et aux vertus médicinales. Elles peuvent être consommées en infusion pour certaines cures. Ces feuilles que les Congolais appellent Mpondu, le saka saka en est un mets très prisé dans la communauté.En outre, il y a le fameux mets dit okok, ou l’ikokè chez les Sáwá du Cameroun.
Pour toute occasion de consommer les feuilles ou les tubercules de manioc (‘’ doux ‘’), il est recommandé de rigoureusement bien les rincer au préalable, et de les cuire suffisamment.
La conservation du manioc
Une fois récolté, le manioc doit être consommé le plus rapidement, si l’on veut profiter de ses propriétés nutritives. Lorsqu’on ne veut pas le consommer immédiatement, il est recommandé de le garder dans un endroit frais, à l’abri de la lumière.
Vous pouvez garder votre manioc encore quelques jours dans le bac à légumes du réfrigérateur, ou encore, épluchez vos tubercules coupés en morceaux et faites-les congeler dans des sacs-plastiques alimentaires, en attendant la prochaine utilisation.
Autres usages du manioc
L’amidon est l’un des autres dérivés du manioc qui sert dans l’industrie agro-alimentaire / non-alimentaire. Le même amidon est également un composant utilisé par les industries pharmaceutique, du textile, des papeterie et emballages.
Pour un usage domestique, l’amidon de manioc dilué, sert aussi à tendre les vêtements en fibre de coton lors de leur repassage.
Par ailleurs, la rareté de la farine de blé causée par la guerre, a révélé l’autre potentiel du tubercule. En effet, la pénurie de farine a permis de reconsidérer des alternatives pour pallier à la demande . De nos jours, de plus en plus, des pâtissiers locaux concoctent et offrent des produits comme le pain, des gâteaux, et d’autres délices à base de farine de manioc qui fait partie de la liste de ” nouvelles farines ” de consommation humaine.
Le marché du manioc
Pendant que le tubercule sert de base alimentaire pour de nombreux ménages africains, pendant que des pâtissiers innovent avec des menus à base de farine de manioc, sous d’autres cieux, il y a tout un vaste marché qui s’est développé autour de l’amidon. Des industries de transformation à travers le monde s’en taillent déjà des parts belles, et le marché est évolutif. Selon certaines prévisions, c’est un marché estimé à la hausse d’ici 2026 à 2030, et auquel tout entrepreneur avisé du secteur peut participer en se donnant les moyens nécessaires. À vous de voir !