La Centrafrique, a lancé officiellement le 3 juillet dernier, le chantier de sa propre cryptomonnaie, le Sango, et du futur “premier crypto-hub africain” à “fiscalité nulle”.
Deux mois après Salvador, la Centrafrique est le deuxième au monde à adopter le bitcoin comme monnaie officielle et légaliser l’utilisation des cryptomonnaies, le président Faustin Archange Touadéra a fait cette annonce lors d’un “événement online” pour lancer “un nouveau système numérique alimenté par la technologie Blockchain”.
Aucun détail concret n’a été livré sur les modalités et le calendrier de la création de ce “Sango Coin” et d’une “Crypto Island“, plateforme permettant cette devise virtuelle de devenir “le catalyseur de la tokénisation des vastes ressources naturelles” de la Centrafrique.
Aux côtés des autres cryptomonnaies, cette “initiative Sango”, du nom de la langue officielle locale, est une manière de lutter contre l’exclusion financière que vit le pays en particulier et l’Afrique au sens global.
Selon Le Chef de L”État centrafricain, “Le smartphone, c’est l’alternative à la banque traditionnelle, à l’argent liquide et à la bureaucratie financière” pour effectuer des transactions commerciales en cryptomonnaies. Il déplore la non-bancarisation de l’Afrique à plus de 57% de sa population, le manque d’infrastructures ” rendant quasi-inaccessibles les services financiers à de nombreux habitants ” et estime que la ” solution” c’est ” le smartphone ” pour permettre aux uns et aux autres de commercer et investir en cryptomonnaies.
“La Centrafrique est assise sur une montagne de richesses inexploitées“, dont l’or, le diamant, les métaux rares, et “Sango Coin sera l’accès direct à nos ressources pour le monde entier pour attirer les investisseurs et faire démarrer les moteurs de l’économie“, a exprimé le Chef de l’Etat.
Vu par les grandes institutions financières
Le pays du Sango est selon l’ONU, le 2eme pays le moins développé au monde, affecté avec une guerre civile depuis 2013, le premier pays d’Afrique, surtout le deuxième au monde (après le Salvador) à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle. De nombreuses institutions financières internationales et régionales ont manifesté des réserves face à cette adoption de la finance numérique, au point où, au lendemain de l’adoption du Bitcoin comme monnaie officielle, Le FMI avait appelé à « ne pas voir le Bitcoin comme une panacée contre les défis économiques auxquels l’Afrique fait face ».
La Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC), l’institution à travers laquelle la Banque centrale commune aux pays de la CEMAC (BEAC) régule les activités de banque, avait rappelé qu’il est « interdit de convertir, de régler ou de couvrir en devise ou FCFA, les transactions relatives aux cryptomonnaies ou ayant un lien avec celles-ci ».
La Banque mondiale de son côté, a fait savoir ses « préoccupations concernant la transparence du projet ainsi que sur ses implications potentielles pour l’inclusion financière, le secteur financier et les finances publiques en général, en plus des aspects environnementaux ».
D’autres critiques du projet Sango le jugent, par ailleurs, « irréaliste » dans un pays où le taux de pénétration d’Internet est d’environ 11%, et le taux d’électrification se limite à 14,3%.
Le Pays du Sango va donc commencer à ” vendre ” sa cryptomonnaie dès le 21 Juillet 2022, au prix unitaire de 0,10$ USD.